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Peu de gens le savent, mais l’aéronautique est un secteur porteur, qui emploie plus de 270 000 personnes en France. Et près de la moitié de ces métiers sont directement liés à la logistique ! Les deux tiers de l’emploi dans le secteur aéronautique sont concentrés dans la région parisienne… Le salon du Bourget, qui s’est tenu du 20 au 23 juin, a donc été l’occasion de redécouvrir ces multiples compétences nécessaires à la conception, la construction et la maintenance d’un avion… Mais aussi, à la gestion du fret aérien et des bagages, au départ comme à l’arrivée des vols.

Nous avons donc voulu en savoir plus sur les coulisses logistiques de ce secteur encore très mystérieux, et fascinant : qui fait quoi, et à quel niveau, entre la naissance d’un avion et son envol ? Qui gère les matériaux, les différentes étapes, les évolutions techniques, les opérations de sécurité, etc. ? A chaque palier, un poste logistique incontournable est à la manœuvre. Métiers de l’ombre et pourtant, métiers essentiels. Car in fine, ce sont tous ces cerveaux là, et toutes ces petites mains, qui garantissent le voyage sans encombres du passager dans un avion 100% fiable.

Ainsi, les métiers de la logistique interviennent dès les premières heures de vie d’un avion, au cœur des entreprises de construction et de maintenance. A ce niveau là, c’est le technicien ordonnancement et gestion de production qui va jouer un rôle crucial : en effet, c’est lui qui va coordonner, d’un bout à l’autre de la chaîne, les approvisionnements en matériaux, en pièces détachées et en équipements, les entrées comme les sorties, selon une planification rigoureuse et précise qu’il aura établie au préalable, sur du court, moyen et long terme. Il fait le lien entre les bureaux, les magasins et les ateliers de production, ce qui nécessite évidemment des qualités relationnelles et organisationnelles. Enfin, selon les stocks disponibles, c’est lui qui va passer les commandes, s’assurer du respect des délais et de l’acheminement des marchandises… s’il ne fait pas correctement son travail, gare au chômage technique !!! La plupart du temps, il est en contact avec l’étranger pour ses différentes missions, d’où l’importance d’une bonne maîtrise de l’anglais.

Mais si la logistique technique pure est présente à chaque niveau de fabrication d’un avion, elle l’est aussi ensuite, lorsque l’appareil est en fonctionnement, pour chaque plan de vol commercial ou de fret. En effet, à chaque fois qu’un appareil se pose ou s’apprête à repartir, il faut gérer les cargaisons, le chargement des bagages, etc. Le bagagiste tractoriste, ainsi qu’on l’appelle, travaille sur les pistes la plupart du temps. Mais une partie de l’équipe doit aussi, au sein de l’aéroport, s’occuper de récupérer les bagages enregistrés, de les trier, de les classer selon leur destination et de les placer sur les bons chariots. Ensuite, il faudra acheminer ces derniers sous l’avion, pour la mise en place en soute. Il ne faut pas avoir peur de travailler par tous les temps en extérieur, la nuit, le week-end et les jours fériés, et il faut surtout posséder non seulement le permis B, mais aussi le permis TZ, spécifique à la conduite sur piste d’aéroport. Attention, ce métier ne peut être exercé que par une personne dont le casier judiciaire est absolument vierge !

Pour le fret aérien, le cariste aéronautique joue lui aussi un rôle important dans le bon déroulement des opérations. C’est lui, en effet, qui va organiser le classement et le rangement des marchandises au sein des entrepôts de stockage, et qui va organiser leur entrée ou leur sortie selon la demande des clients, et le lieu où se trouve le destinataire. Il s’agit donc de savoir gérer parfaitement les stocks, depuis leur rangement à l’arrivée jusqu’à l’expédition des commandes. Un métier polyvalent, car il demande de savoir d’une part bien maîtriser l’outil informatique, et d’autre part d’être capable de tâches de manutention physiques, avec l’assistance d’appareils comme le chariot élévateur, dont il faut savoir maîtriser le fonctionnement.

Autre poste extrêmement important : l’agent fret, qui va intervenir pendant les escales. C’est lui qui va veiller au bon déroulement des procédures, dans un strict respect des horaires car le départ à l’heure des avions en dépend. Sa logistique à lui, est une logistique de coordination : il faut organiser les différents postes de nettoyage, d’approvisionnement en carburant, de déchargement et de rechargement des bagages ou des cargaisons, sans qu’ils ne se télescopent, et sans que l’un ne fasse prendre du retard aux autres. Il faut évidemment une grande capacité d’analyse, de la rapidité, et un sens aigu du management pour bien coordonner les différentes équipes. Il s’agit aussi de savoir gérer les différents matériels nécessaires à la fluidité des opérations, qu’il s’agisse de transport de marchandises ou de passagers. L’agent fret va devoir également gérer les différentes prises de contacts avec les services des douanes, les services vétérinaires et sanitaires, et les services aéroportuaires de pistes.

Autant de métiers qui, de la construction à la gestion des vols, devraient être amenés à se développer : rien que cette année, et malgré la pluie, plus de 185 000 personnes sont passées au Bourget pendant les trois jours du salon, et les professionnels de l’aéronautique ont d’ores et déjà annoncé plus de 115 milliards d’euros de commandes… un chiffre historique, qui n’augure que du bon pour l’emploi, dans ce secteur.