Progression du BIO dans la distribution : l’emploi en bénéficie largement, et ça n’est pas fini ! 11 juin 2019 Distribution Marie MEHAULT Temps de lecture : 4 minutes Vous cherchez un job dans la filière bio ? Vous avez raison ! Selon les dernières données de l’Agence Française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture Biologique, publiées ce début juin 2019, la très bonne santé du secteur du bio se répercute favorablement sur l’emploi, tout au long de la chaîne de production et de commercialisation. Et la distribution tire largement son épingle du jeu : « le marché du bio a multiplié ses ventes par 2, son chiffre d’affaires et son recrutement ces 7 dernières années, c’est un essor phénoménal et une tendance qui ne se dément pas, et qui continue son développement », explique l’instance. « L’emploi croît même encore plus vite que les affaires, puisque pour l’emploi la hausse est de 58% entre 2012 et 2017, donc au-delà des 10% par an si on inclut l’année 2018 et le premier semestre 2019. Aujourd’hui, on estime que le bio en France représente près de 150 000 emplois, tous secteurs confondus, du producteur au distributeur. Et côté distribution justement, on estime que l’emploi lié au bio a augmenté de 13% entre 2016 et 2019, avec des enseignes de la grande distribution qui s’arrogent aujourd’hui quasiment la moitié des ventes de bio en France, puisqu’on est à 49% de parts de marché, avec une progression de près de 23% sur la seule année 2018, pour un total de près de 5 milliards d’euros de produits bio vendus ». Mais il n’y a pas que la grande distribution et le bio fait aussi recruter du monde dans les 51% de distributeurs restant ! Les magasins spécialisés comme la Biocoop, enregistrent eux aussi une hausse continue de leur chiffre d’affaires : + 11% pour l’enseigne, l’une des plus enseignes du secteur, très implantée dans les zones péri urbaines et rurales. Pour Claude Gruffat, qui était encore il y a quelques semaines le patron de Biocoop, et qui s’est depuis engagé en politique (il a été élu député européen, aux élections européennes, et figurait sur la liste de Yannick Jadot pour Europe Écologie Les Verts), « la distribution de produits issus de l’agriculture biologique a permis à Biocoop de devenir leader des spécialistes de la distribution du bio : nous avons triplé le nombre de magasins en 15 ans avec des ventes proches de celles réalisées dans les rayons bio des hypermarchés Carrefour, soit quasiment un milliard d’euros en 2017 ». Pour EELV, « le bio va rester l’un des plus gros créateurs d’emplois de ces prochaines années en France, car la demande reste largement supérieure à l’offre et nous sommes aujourd’hui obligés d’importer des produits bio pour pouvoir offrir aux consommateurs tout ce qu’ils réclament en matière de bio. Les structures bio emploient 60% de personnels supplémentaires par rapport aux structures conventionnelles, et le marché des produits bio (qu’on parle des particuliers ou des restaurateurs, mais aussi des structures qui possèdent une restauration collective, écoles, hôpitaux, maisons de retraites, etc… ) est estimé à 8 milliards d’euros, voire davantage. 82% des produits bio achetés par les Français viennent de France, et nous exportons pour 700 millions d’€ de produits bios, mais notre balance commerciale reste très très largement déficitaire : plus d’un milliard d’euros sur le bio. Donc si on développe la production AB pour pouvoir répondre en autarcie aux besoins des Français pour les produits bio, on développera l’emploi dans l’ensemble de la filière, et en particulier dans la distribution ». « Le bio aujourd’hui, c’est LA filière qui représente une perspective de croissance à court moyen et long terme pour la Grande Distribution, parce que c’est celle sur laquelle il y a encore l’un des plus gros potentiel de développement. Le bio ne deviendra jamais une filière de consommation de masse, pour des raisons de quantités produites et pour des raisons de coût », explique de son côté un spécialiste de la grande distribution à l’IDHE.S (Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société au CNRS). « Mais c’est une vraie poche d’air, un eldorado pour les distributeurs, avec une croissance de 15% de la consommation par an. Donc tout le monde dans la distribution se précipite dessus, et cela crée logiquement et mathématiquement de l’emploi. Une forte croissance, même sur un marché plus petit que les autres filières, cela ne peut pas se négliger aujourd’hui dans la grande distribution. Elle s’intéresse donc au bio, parce que c’est aussi un territoire qu’il est bon d’explorer pour des raisons d’image, et en ce moment, avec la prise de conscience du grand public sur le réchauffement climatique et l’importance de changer ses modes de consommation, c’est un secteur qui tend à séduire de nouveaux consommateurs, qui n’y prêtait pas attention auparavant. Toutes les enseignes de grande distribution ont aujourd’hui leur marque distributeur bio, et cela a permis ces dernières années de générer des centaines d’emplois ». Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Marie MEHAULT