Manager de rayon : une tête bien faite dans un corps jeune 17 août 2011 Métier Marie MEHAULT Temps de lecture : 3 minutesParce que l’univers dans lequel ils évoluent est en constante mutation, les chefs de rayon voient leur tâche se modifier sans cesse. La sixième édition de l’enquête « Chefs de rayon, qui êtes-vous ? » permet d’établir un profil type du manager. Fusions, mondialisation, rentabilisation, l’univers de la grande distribution est en constante évolution. Véritables interfaces entre les décisions prises en centrales et leur application sur le terrain, les managers de rayon doivent eux aussi continuellement s’adapter. Linéaires a, pour la sixième fois, cherché à cerner leur profil type. La dernière étude « Chefs de rayon, qui êtes-vous ? », menée en mars 2002 est instructive à plusieurs titres. Jeune, rarement autodidacte, un peu mieux rémunéré, le manager nouveau sent aussi peser sur ses épaules des responsabilités supplémentaires. 54,8 % des personnes interrogées le constatent et seuls 10 % se sentent moins responsabilisés. Affluence de jeunes loups 60 % des chefs de rayon ont moins de 35 ans et moins de 10 % dépassent la cinquantaine. Première conséquence de cette moyenne d’âge, les professionnels ayant une expérience dans plusieurs rayons sont une denrée rare. Pour 55 % de la population ciblée par l’enquête Linéaires, il s’agit du premier rayon. Moins de 10 % ont eu la charge d’au moins cinq secteurs consécutivement. Résultat, les anciens responsables, pour lesquels le business était avant tout une histoire de flair et d’expérience, laissent peu à peu leur place à des cohortes de jeunes loups fraîchement diplômés. Profil privilégié par de nombreuses enseignes, les « bac + 2 » prennent la deuxième place s’agissant des viviers de recrutement. Ils représentent 21,4 % de la population étudiée. En 2000, cette proportion atteignait 27,4 %. Mais l’amélioration passagère du marché de l’emploi est passée par là, détournant les jeunes diplômés de la grande distribution. Les formations moins longues en ont un peu bénéficié, excepté les autodidactes. La part des « simples » bacheliers est ainsi passée de 12,4 à 15,8 %. Evidemment, la situation est plus contrastée s’agissant des résultats par enseigne. Les formats les plus friands de grandes études sont sans conteste les hypermarchés. Auchan notamment, où les diplômes supérieurs à « Bac + 3 » constituent 50 % de la population. Le groupe est suivi de Cora (18,8 %) et de Carrefour (11,1 %). Mais ce dernier privilégie encore nettement les CAP, BEP : 41,7 % de ses équipes d’encadrement en sont issus. L’enseigne est d’ailleurs proche de son grand rival Leclerc (48,9 %). Mais elle est loin d’atteindre les proportions affichées par certains supermarchés. Chez Monoprix par exemple, 75 % des chefs de rayon n’ont pas le bac. Elodie Martel Repères Méthodologie L’étude « Chefs de rayon, qui êtes-vous ? » a été réalisée en mars 2002 par l’institut de sondage IRS. Elle s’est adressée à 613 managers de rayons alimentaires, de 12 enseignes différentes. Les résultats spécifiques au rayon liquides seront publiés en juin et juillet 2002, dans Rayon Boissons. Il a été interrogé autant de responsables boucherie que boulangerie, marée, fromage/charcuterie, épicerie, frais LS ou encore liquides. Plus de femmes Même si la féminisation de la fonction encadrement est plus lente que dans bien des domaines, elle n’en demeure pas moins une tendance de fond. Alors que les femmes représentaient moins de 20 % des effectifs en 2000, elles atteignent 23,8 % en 2002. Une charge de travail bien acceptée Selon le sondage Linéaires/IRS, pour 84,8 % des chefs de rayon, le nombre d’heures de travail ne constitue pas une gêne. Et dans certains cas, ils ont même du mal à accepter de rester moins longtemps dans leur magasin. L’obligation de passer aux 35 heures a fait grincer bien des dents. Publié avec l’aimable autorisation du magazine Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Marie MEHAULT