Carrefour : Alexandre Bompard optimiste pour l’emploi 4 mars 2019 Emploi Marie MEHAULT Temps de lecture : 3 minutesBientôt deux ans que l’ancien patron de la Fnac a pris les commandes du groupe Carrefour, pour y lancer une petite révolution dans le management et la restructuration : révolution qui a fait beaucoup parler d’elle… alors 18 mois plus tard, le PDG de l’enseigne de distribution française fait le point. Et se montre plutôt rassurant : selon lui, la stratégie porte ses fruits et les années qui viennent devraient être positives pour le groupe, aussi bien en matière de croissance de l’activité qu’en matière d’emploi. « Carrefour était en perte de vitesse à mon arrivée à la tête de l’entreprise, en juillet 2017 », explique Alexandre Bompard, qui a longuement détaillé ses résultats et son plan d’avenir dans les médias cette semaine. « En 2018, le résultat net dégagé était de plus de 800 millions d’euros, soit une croissance annuelle de près de 4%. Avec une accélération d’un trimestre à l’autre, et un chiffre d’affaires positif ». Et pour l’exploration courante, les gains générés par Carrefour sont passés de -17% en 2017 à +4% en 2018, ce qui prouve que l’inversion de tendance est réelle, « solide » et « encourageante ». Au niveau de l’emploi, si certains postes ont dû être supprimés à causes des fermetures engagées depuis deux ans, les reconversions professionnelles et les embauches ont fait la part belle au numérique, clé de voûte du projet de transformation de l’entreprise prévu pour se déployer sur 5 ans. D’ici 2022, il est facile de penser que de nouveaux plans de recrutement dédiés au digital seront orchestrés par la direction. « L’e-commerce alimentaire devrait représenter 5 milliards d’euros par an. Rien qu’en 2018 elle en a générés 1,2 million », explique l’enseigne. « L’optimisation des interfaces internet, et en amont comme en aval, de la gestion des stocks, des préparations de commandes, et de toute la logistique destinée à répondre à la demande des clients sur la toile : voilà l’avenir de la distribution aujourd’hui ». (lire aussi notre article) Après les fermetures, l’heure est donc aux investissements et au redéploiement : le groupe prévoit d’étoffer très largement son maillage régional, partout en France, pour multiplier les offres de drive et les magasins de proximité : « 3000 ouvertures sont prévues à l’horizon 2022 ». Pas question, par ailleurs, de fermer des hypermarchés, Alexandre Bompard l’a répété : « j’ai décidé de ne pas fermer d’hypermarché Carrefour et de ne pas en céder ». Il est question, en revanche, de réformer le modèle, de sortir de la guerre des prix entre les différentes enseignes pour proposer un concept différenciant, pour lequel le client viendra spécifiquement chez Carrefour. « Il n’y a aucune menace sur aucun hypermarché en France cette année », répète le PDG. En revanche, reconversion en vue pour certains chefs de rayon : la bijouterie, par exemple, et autres rayons pour lesquels les consommateurs ne vient globalement pas en grande surface, ou en tout cas de moins en moins. L’emploi, les embauches mais aussi les formations et les renforcements de compétences, seront de plus en plus axés sur l’alimentaire, pour le concret, et sur les responsabilités sociales et sociétales, pour la philosophie : « À l’exemple de la vidéosurveillance mise en place dans nos abattoirs, certaines valeurs seront remises au centre de notre rôle de distributeur : le bien être animal, les producteurs locaux et sinon français, pour presque 100% des fruits et légumes par exemple; l’environnement avec une minimisation des emballages non recyclables, etc », explique le groupe. Qui recrute d’ores et déjà plus de 330 personnes dans toutes la France pour ce début d’année 2019. Facebook Twitter LinkedIn E-Mail Marie MEHAULT