Cadeaux de Noël : le rush logistique des commandes sur Internet

26 décembre 2013 Logistique Marie MEHAULT
Temps de lecture : 4 minutes

AmazonC’est un fait : 6 Français sur 10, aujourd’hui, font leurs cadeaux de Noël en ligne. Un clic de souris et hop ! La hotte se remplit virtuellement. Ce qu’ils n’imaginent pas, c’est qu’avec la toile, l’atelier du père Noël est devenu réalité. Vous savez, cet endroit que l’on imaginait, enfants, immense et fourmillant de lutins affairés pour préparer tous les paquets et faire en sorte qu’ils soient prêts à être livrés le jour J ? Eh bien, on y est !

 

Il suffit, pour s’en apercevoir, de se rendre dans le cœur logistique de l’une des plus grandes plateformes d’achats en ligne au monde. Plus précisément : chez Amazon. La taille de douze terrains de foot, 70 000 mètres carrés, le site France du géant de la vente en ligne est le plus grand de ses centres logistiques. Et il s’agrandit quasiment à volonté, il a d’ailleurs déjà connu plusieurs extensions (sa surface d’origine avoisinait les 40 000 m²). C’est surtout un immense colis amazoncoffre fort. Portiques de sécurité, vigiles, inventaire des objets présents dans les poches ou les sacs du visiteur, ça ne rigole pas… Et c’est normal : ici, des dizaines de milliers de produits circulent, du moins cher au plus précieux, du plus petit au plus gros. En période de fêtes, les CD, DVD, Blu-Ray, appareils numériques, bijoux, jouets, cosmétiques, objets déco, etc… subissent une course contre la montre encore plus effrénée que d’habitude. A peine stockés sur les étagères, qui montent jusqu’à 13 mètres de haut, ils sont achetés par un internaute, récupérés, et la spirale folle de la logistique de Noël s’emballe.

 

D’ailleurs, on pourrait croire que la cadence est telle que ce sont des robots qui officient. Mais pas du tout : 1500 personnes en temps normal, 3000 en temps de fête… ce sont bien des petites mains qui se livrent à cette exubérante manœuvre. Leur défi, minute par minute : faire en sorte que tout soit dispatché à la vitesse de l’éclair, et sans erreur. Chaque jour, ils réceptionnent plus de 200 camions de 38 tonnes, les déchargent, vérifient l’état de la marchandise, la recense, lui appliquent les codes barre informatiques qui permettront de gérer les stocks, et les mettent en rayon… Avant de les en retirer au fur et mesure, selon les achats. C’est ce qu’on appelle le « picking » : un chariot, c’est 80 commandes qui commencent leur itinéraire vers le destinataire. Emballées et à nouveau chargées sur des camions, elles partent pour la poste ou d’autres prestataires de livraison. Ces jours-ci, c’est plutôt Chronopost ! Plateforme logistique

En période de fêtes, chez Amazon, les stocks sont censés couvrir immédiatement 100 % des commandes passées en ligne (90% en temps normal). Y compris des objets de collection, de vieilles éditions de certains livres, des posters des années 80, des 33 tours pour passionnés, etc… A en croire le géant de la vente en ligne, ses statistiques l’honorent : le taux d’erreur ne dépasse presque jamais les 2 articles pour mille. Il faut dire que chaque article sera scanné au moins 5 fois tout au long de la préparation de commande. Le plus étonnant, chez Amazon ? Son système de classement : les produits ne sont pas rangés par genre, par auteur ou par catégorie… mais par taille, tout simplement ! Un désordre apparent en réalité très astucieux : car il permet d’optimiser le temps de trajet des employés, qui n’ont pas à parcourir le site en entier et peuvent préparer plusieurs commandes de produits similaires en taille, avec un seul parcours dans les rayons. Les lecteurs de codes barre sont même programmés pour calculer les itinéraires les plus rentables en termes de temps, de kilomètres parcourus et de charges à porter !

 

En période de fêtes, le challenge du site est de traiter chaque commande en 2 heures maximum. En moyenne chaque jour, un employé d’Amazon France parcourt quand même… dans les 15Tapis acheminement colis kilomètres, parfois beaucoup plus au moment du rush des cadeaux de Noël. « Les derniers jours précédant le réveillon, les « lutins » travaillent de 6H00 du matin à 1H30 le lendemain », nous explique un intérimaire embauché pour l’occasion. « Ainsi les commandes arrivent quand même en temps et heure à destination, même quand elles sont passées au tout dernier moment par des clients affolés ! »

 

Noël, pour les plateformes logistiques, les plus grosses comme les petites, c’est le gros rush à ne pas rater, LE moment de l’année où il faut assurer… Car il n’y a pas plus rancunier qu’un client déçu le matin de Noël !!! Malgré tout, la période d’après fêtes n’est pas non plus de tout repos : 60% des Français revendent systématiquement leurs cadeaux sur Internet !!!

 

Marie MEHAULT